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17 juin 2025

N°1 Rosé – Les Echos : Pourquoi les bordeaux rosés sont devenus bons

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N°1 Rosé – Les Echos : Pourquoi les bordeaux rosés sont devenus bons - Dourthe Presse
N°1 Rosé – Les Echos : Pourquoi les bordeaux rosés sont devenus bons - Dourthe
Entre innovation et respect du terroir, ces vins confidentiels s’adressent à un public renouvelé. Du géant Castel aux petites propriétés traditionnelles et aux châteaux classés, Bordeaux n’a pas voulu manquer le fantastique essor du rosé. La production reste confidentielle : 16 millions de bouteilles, soit 4 % de sa production. Une gouttelette face au déluge provençal. Comment être soi ET tendance ?

 

L’AOC bordeaux rosé (prix moyen 4,40 euros) et ses cépages vedettes, le cabernet-sauvignon, le cabernet-franc, le merlot, en majorité, le petit-verdot à l’occasion, s’efforcent de se rapprocher, par la couleur pâle, du standard établi par la Provence. En privilégiant une vinification avec très peu (voire pas) de macération et un pressurage direct très rapide. « C’est quelque peu en dehors des habitudes locales, mais les producteurs s’y sont mis », explique Stéphanie Sinoquet, directrice du syndicat Planète Bordeaux. Au château Le Grand Verdus, propriété familiale de l’entre-deux-mers, on s’enorgueillit de produire « un rosé glouglou avec du goût, un rosé à l’accent du Sud-Ouest » et bio. Pas de macération, un pressurage léger, un élevage sur lies avec bâtonnage pour cette bombe aromatique et saline issue de cabernet et de merlot.

 

Les rosés de gastronomie

Autre enjeu : « Conserver la marque ‘bordeaux’ tout en apportant une modernité attendue par les jeunes consommateurs. » Dont acte pour Mouton Cadet x Mathilde (168.000 bouteilles dans la nouvelle collection Fresh), un rosé de presse bio et vegan 100 % merlot élevé sur lies fines, créé pour coller à leur mode de vie et être bu de l’apéritif aux petits plats à partager.

Avec l’étiquette estivale qui va bien, comme chez Dourthe et la Cave de Tutiac, qui jouent sur le patrimoine local : le pont de pierre aquarellé pour Dourthe N°1 Rosé, un 100 % cabernet franc, qui revendique « fraîcheur et précision »

Bien plus confidentiels, les rosés de gastronomie des châteaux stars : le très remarquable Rosé x Giscours, issu du 3 e cru classé de margaux, un rosé de pressée 100 % cabernet-sauvignon ; et Les Hauts de Smith rosé de Smith Haut Lafitte, un assemblage de cabernet-sauvignon et de merlot, élevé en cuves et en barriques.

 

Les rosés de saignée

L’alternative à bon prix ? Les rosés de saignée. Ni clairets (une AOC en soi, aux vins très colorés et peu connus hors de la région) ni clarets (en attente de validation par l’Inao et apparentés aux rouges légers), mais bel et bien rosés et très bordelais, ces vins sont plus colorés, plus structurés que les vins de pressée. Plus rares aussi. On les obtient en « saignant » les cuves de rouge pour les concentrer. Ils accompagnent sans fléchir tout un repas, se consomment hors saison et se gardent un an ou deux.

 

-Béatrice Brasseur