25 octobre 2022
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Ce qui fait la grandeur de Bordeaux, ce sont ces millésimes qui se succèdent mais ne se ressemblent pas. Les amateurs ont plaisir chaque année à découvrir les facettes de notre terre de contrastes, à en intégrer les contraintes et à les classifier dans leur bibliothèque gustative. Certains millésimes seront solaires, d’autres plutôt frais, et tous auront leur place à table suivant ce qui sera au menu.
La combinaison des deux facteurs du printemps jusqu’aux vendanges a fortement influé sur :
- Les dates de récolte (parmi les plus précoces jamais enregistrées)
- La taille des baies (d’un très petit calibre, rarement observé)
- La maturité des raisins et de leurs pépins.
Une plante résiliente
Frédéric Bonnaffous relève cette année encore « l’incroyable capacité d’adaptation de la vigne, et du merlot qui n’a pas dit son dernier mot ». Après un millésime 2021 marqué par la douceur et l’humidité, place à 2022 à son exact opposé, marqué par la canicule et le déficit hydrique.
Un millésime d’adaptations au vignoble
Encore une fois, ce millésime nous aura demandé un micro-management du vignoble à l’échelle du pied et de la parcelle, pour en assurer la qualité et l’équilibre. Pour chaque terroir nous avons mis en place une stratégie d’économie d’eau :
- Griffer superficiellement les sols pour limiter l’évapotranspiration
- Limiter les couverts et l’enherbement pour éviter toute concurrence tout en faisant attention aux questions d’érosion.
Un choix de date de vendange clé
Cette année plus fortement encore, le choix de la date de vendange est capital. Maturité, acidité, aromatique, sont des facteurs qui évoluent très rapidement dans des contextes comme celui-ci. Nos équipes étaient donc mobilisées à la dégustation permanente des baies pour s’assurer de ne jamais rater la fenêtre des vendanges.
Des vendanges en blanc historiquement précoces
Nous avons démarré les vendanges de sauvignon blanc le 18 août aux Châteaux La Garde et Rahoul, tout comme en 2003. Depuis le millésime 1999 au Château La Garde, il nous est arrivé 7 fois de vendanger en août. Une tendance qui tend à s’accentuer depuis le millésime 2017, en effet, 4 des 6 dernières vendanges étaient aoûtiennes.
Le millésime bien que solaire, a permis de ramasser des baies sur les équilibres que nous affectionnons chez Dourthe : les agrumes, la pêche blanche et la fraîcheur.
Des vendanges de blanc débutées le 18 août
Les vendanges des rouges ont débuté le 8 septembre dans les vignobles Dourthe. Les premières petites billes de merlot sont entrées dans les cuves, chargées de pépins bien mûrs au goût de noisette. Si la question de la maturité ne se pose pas, on constate à ce stade une belle acidité qui tend à se développer et se libérer au cours des vinifications. 2022 semble tendre vers un millésime plein, fruité et riche doté d’une sapidité intéressante.
Après les merlot et petit verdot, c’est désormais au tour du cabernet-sauvignon de faire son entrée en cuve. Les petites pluies de septembre ainsi que les nuits fraîches ont apporté un degré supplémentaire de complexité, à un millésime qui promet déjà de grandes choses.
Frédéric Bonnaffous nous encourage à « laisser à la nature le temps de nous étonner », à l’image de nos 2022 qui évoluent chaque jour et n’ont pas encore tout révélé de leur personnalité.
laissons le temps à la nature de nous étonner
Frédéric Bonnaffous